
Le 22 novembre 2017, la ville de Magog, de concert avec la MRC de Memphrémagog, a annoncé la mise sur pied d'un service de "taxi-ado" offert seulement aux jeunes de 12 à 17 ans.
(...)le déficit amical serait aussi toxique pour l’être humain que le tabagisme ou l’alcoolisme. Pire, vivre isolé serait plus dommageable pour la santé que le manque d’activité physique ou l’obésité ! « Toutes ces études le prouvent : l’interaction sociale est la pierre angulaire de l’espérance de vie et a plus d’impact sur la santé que la génétique, l’argent, le type d’emploi ou même le taux de cholestérol », affirme le Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie.
« J’ai l’impression que notre situation se compare à celle du Royaume-Uni, avec environ 15 % de personnes isolées. Si la solitude est un problème influencé par des facteurs personnels comme l’état de santé, le revenu, la présence ou pas de famille, elle dépend aussi de facteurs externes qu’on peut influencer, comme l’aménagement urbain ou l’accès aux transports »,explique le professeur André Tourigny, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
À l’occasion du 8 mars, les Oubliés de l’autobus rappellent que les femmes sont particulièrement vulnérables au manque de transport collectif.
Beaucoup de ménages n’ont qu’un véhicule; lorsqu’un seul conjoint travaille, c’est généralement la femme qui reste sans transport, isolée. Dans les faits, elle est dépendante de son conjoint pour ses déplacements. Et si des difficultés de couple surviennent, la femme devient très vulnérable.
Le problème est encore plus criant pour les familles monoparentales sans véhicule personnel. Que faire sans transport avec des enfants à charge? Comment même les nourrir quand on habite loin des centres, dans des endroits où les services de livraison ne se rendent pas? Comment gérer les problèmes de santé? Comment amener les petits à la garderie sans automobile?
Ce type de situation, intolérable dans une société civilisée, pousse les Oubliés de l’autobus à réclamer un service universel de transport collectif dans la MRC de Memphrémagog. La formule taxi-ado mise sur pied par la ville de Magog doit être étendue à l’ensemble de la population, sans limite d'âge et sans l'exigence de deux personnes minimum. Le service doit être géré par un logiciel de répartition efficace. Ce système de transport intelligent a fait ses preuves dans l’ensemble du Québec sous l’appellation de taxi-bus.
Le problème: Les transports collectifs sont chroniquement sous-financés. L’offre de service est insuffisante, les tarifs augmentent, et plusieurs régions du Québec ne disposent toujours pas de solutions de transport adéquates. En traitant les transports collectifs comme une business à rentabiliser, le gouvernement propose de dégrader les conditions de travail du personnel, notamment en ayant recours davantage à la sous-traitance et à la privatisation. Sans transports collectifs publics accessibles et abordables, en région comme en ville, c’est l’urgence climatique qui s’accélère et nos droits qui reculent.
Nos principes: Les transports collectifs devraient être considérés comme un véritable service public, accessible et de qualité. Les raisons sont nombreuses:
Pour l’environnement: Le secteur des transports est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre au Québec, représentant 44 % des émissions totales. Prioriser les transports collectifs,c’est donc contribuer à réduire la pollution et l’empreinte carbone de nos déplacements. C’est aussi mettre un frein à la production et à la consommation de masse de voitures électriques, qui nécessitent une extraction massive de minerais menaçant la protection de l’environnement et la vie des communautés occupant les territoires avoisinants.
Pour une économie au service de la majorité, car ne pas dépendre d’une voiture permet de réduire les dépenses liées au transport, tant pour les ménages que pour les finances publiques. Améliorer l’accessibilité des transports collectifs est ainsi une mesure de lutte contre la crise du coût de la vie. L’expansion des transports collectifs peut aussi contribuer à des emplois de qualité syndiqués dans la fabrication du matériel roulant au Québec.
Pour la santé, en limitant la pollution de l’air et les problèmes de santé qui y sont associés. On est aussi plus actifs, on marche plus ! Ce qui prévient de nombreux problèmes de santé.
Pour l’égalité, afin que chacune et chacun puisse se déplacer aisément, que ce soit pour travailler, étudier, accéder aux soins, entretenir ses liens sociaux, ou parcourir le territoire.
Pour des milieux de vie résilients : réduire la taille du parc automobile permettrait d’imaginer autrement l’aménagement du territoire. Ainsi, plus d’espace pourrait être dédié aux espaces publics (ex. parcs, places publiques) et communautaires (ex. salles communes, salles de spectacles) à la construction d’espaces économiques démocratiques (ex. coopératives, services publics) et au transport actif (ex. rues piétonnes, pistes cyclables).
Nos revendications :
Nous, signataires, demandons au gouvernement du Québec de prendre des engagements clairs et fermes pour :
Offrir un service accessible à toute la population, en milieu urbain comme en région. Les transports collectifs doivent être physiquement, géographiquement et financièrement accessibles.
Assurer un financement public pérenne pour le développement, le fonctionnement et la modernisation du réseau de transports collectifs.
Garantir un service qui permette le développement et le maintien d’emplois de qualité. Cela implique de s’opposer à la sous-traitance et à la privatisation, valoriser le savoir-faire des travailleurs et travailleuses et renforcer nos capacités de production dans le secteur, de l’exploitation des réseaux à la construction du matériel roulant.
Si, comme nous, vous croyez qu’il est temps de nous libérer de notre dépendance à l’auto solo, tout en garantissant le droit à la mobilité pour toutes et tous, signez la pétition et partagez-la !